Libre d’être Soi, une réponse à la crise?

Aujourd’hui, j’ai eu l’opportunité d’être interviewée par le journaliste Jean-Philippe De Vogelaere  du grand journal belge Le Soir (édition du Brabant-Wallon du 12 octobre, en PDF page 16 dans « régions ») dans le cadre d’une série d’articles avant nos élections communales de ce dimanche 14 octobre. Après les politiciens, la parole est donc donnée aux citoyens. J’ai pu parler de l’ouvrage collectif auquel j’ai participé « Libres ! », ainsi que de ma vision de la liberté. J’aimerais vous partager quelques idées explorées lors de cette interview … (dont certaines sont développées in ENGLISH ici sur le blog de Let’s All Be Free)

Être soi

Naturellement, la question m’a été posée de ce que j’entendais par être libre : pour moi être libre c’est exercer sa liberté d’être, c’est être soi.  On se soucie plus aujourd’hui de la communauté ou du bien commun que de soi-même.. Or cette communauté n’est-elle pas un ensemble d’individus uniques, chacun avec ses propres besoins et ses propres ambitions ?
Il n’y a pas de société libre sans individus libres. L’individu est au cœur de la communauté, s’il ne prend pas soin de lui, de ses besoins, de réaliser ses objectifs, comment pourrait-il prétendre se soucier de la communauté ? si chacun se préoccupait un peu plus de son bien-être, on atteindrait plus vite un bien commun : celui de chacun !

Trop individualiste ou … pas assez

Beaucoup de gens trouvent aujourd’hui notre société trop «individualiste», mais je me demande si, au contraire, elle ne l’est pas assez …  Individualisme, un mot presque tabou! Remettre l’individu au centre du débat, comment osez-vous ?!  Toutefois, si l’on veut vivre en communauté, coexister en paix, se respecter les uns les autres, notre liberté s’arrêtant là où commence celle de l’autre, il faut d’abord apprendre à exister en tant qu’individu libre et responsable.

Égoïste, va !

Comment le monde qui nous entoure peut-il être libre et heureux si chacun d’entre nous ne l’est pas? Ne voulons-nous pas tous être heureux? Comme le poète français Boris Vian écrit en 1947
«Ce qui m’intéresse ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, mais le bonheur de chacun »
Et où serait la clé du bonheur, sinon dans la liberté de l’être?
De plus, comme je le disais lors de l’interview, soyons honnêtes : si je contribue à une cause, si j’aime quelqu’un, si je veux (ou pas) des enfants, etc., c’est avant tout pour moi, c’est-à-dire pour la satisfaction, la joie ou le plaisir que j’en retire. J’appelle cela un égoïsme éthique : je suis consciente que je rends service à x ou y parce que ça me fait plaisir et qu’il en est le bénéfice secondaire, c’est une situation gagnante pour les deux parties 🙂

La réponse à la crise

La réponse à la crise n’est pas dans plus de protection, ni plus de régulation ou limitation de nos libertés individuelles, mais dans plus de liberté et son corollaire la responsabilité individuelle ! Je pense que tout ce qui est mis en place est parti de bonnes intentions, mais est-on à ce point irresponsable que l’on ait besoin de cet interventionnisme à outrance ? On fini par créer des assistés qui n’aiment surement pas plus que vous ni moi cette étiquette. Donnez-nous un peu de crédit tout de même !
(À titre d’exemple, voici une petite vidéo en Suède, où l’esprit d’entreprise se réveille suite à la réduction massive des subsides -les écoles et hôpitaux réduits à 1/3!  http://youtu.be/cJ2yFqYcoy8 )
D’ailleurs, qui sont ces personnes qui prétendent savoir mieux que nous ce dont nous avons besoin ou ce que nous voulons comme vie ? C’est déjà un challenge d’y répondre soi-même! Comment prétendre savoir ce que mon voisin veut ou ce dont il a besoin ? Et comment prétendre aider les autres, si on ne sait déjà pas soi-même assumer ses propres besoins ?

Entraide libre vs Solidarité forcée

Source: http://www.happensingreece.com/picture-of-the-day-68/solidarity/

Pourtant certains semblent croire que laissés à eux-mêmes, sans suprématie pour les diriger ni interventions démesurées, les hommes se mangeraient entre eux et ne seraient jamais solidaires. Si vous voyez quelqu’un tomber, n’allez-vous pas lui tendre la main ? Je me demande d’ailleurs comment les ONG ou le domaine caritatif  survivraient sans les dons spontanés et libres de ces soi-disant loups !
Malheureusement, à force de croire que l’homme est un être égocentrique, qui se fiche des autres et des conséquences de ses actes, et en le forçant à contribuer sans qu’il puisse choisir ses causes, c’est ce qu’il va finir par devenir.

L’ennemi no 1 du peuple

À l’heure où l’on cherche des boucs émissaires, qu’ils soient dans les banques, les rangs de la présidence,  les paradis fiscaux ou sous les ponts. À l’heure l’on nous incite à s’indigner, à occuper et à dénigrer le 1% (sans réaliser que statistiquement nous sommes dedans!) tout ce que je constate, moi, c’est que: l’ennemi du peuple, c’est lui-même!
Nous ne nous remettons pas assez en question. Sommes-nous d’ailleurs encore capables de penser par nous-mêmes ? « C’est la télé qui l’a dit, mon voisin pense que, etc. »  Avant de se casser du sucre sur le dos l’un de l’autre (prouvant ainsi notre apparente inhabilité à vivre en paix librement, sans l’intervention de pouvoirs divers) acceptons notre part de responsabilité, et reprenons notre vie en main en commençant par définir qui nous sommes, nos valeurs, et ce que nous voulons vraiment! Car si nous n’en sommes pas conscients pour nous-mêmes, comment espérer que d’autres répondent à nos attentes ?
Et c’est aussi le fond du livre « Libres » : inviter l’individu à s’interroger sur sa vie, sa liberté.

Pensez-vous aussi que le futur de notre société réside dans un changement de mentalité et + de responsabilité individuelle ?

 

Ps: Pensez à rejoindre la page de la Journée de la Liberté

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(12 commentaires)

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    • eletta on 12 octobre 2012 at 10:41

    Magnifique billet Héloïse, plein de bon sens BRAVO!!!

    1. Merci : )

  1. On ne se remet pas suffisamment en question, ça c’est sûr. On n’a certes pas besoin d’interventionnisme à outrance, mais de moins de contraintes et d’un changement de mentalités. Je trouve à ce sujet que les indépendants ne sont pas suffisamment respectés, car ils sortent du cadre. Dès qu’une personne a un horaire différent et des envies différentes que le « moule » habituel, on la pointe du doigt. L’originalité et la différence sont pour moi liés à la liberté, mais cette liberté est contestée sans arrêt… Bises et bon week-end ! 🙂

    1. En effet, et c’est dommage (et aberrant) étant donné que ce sont bien les indépendants et entrepreneurs qui créent, offrent des services, et fournissent des emplois. Le changement commence de l’intérieur et si à l’école, on nous encourageait à être soi-même ce serait encore mieux : )
      Bises, bon dimanche!

    • Nell on 12 octobre 2012 at 14:58

    Difficile d’être aussi libres qu’on le voudrait car malgré soi, toujours confrontés au système.
    C’est évident qu’un changement de mentalité est nécessaire pour avancer et faire bouger le monde avec peut-être aussi plus d’objectivité. Bravo pour ce texte qui a le mérite d’être clair. Joyeux week-end.

    1. C’est un fait, à part dans sa tête, on n’est jamais entièrement libre et bien entendu, la liberté de chacun devrait être respectée ce qui implique une certaine limitation. Aujourd’hui même si l’on peut sortir dans la rue, parler et s’habiller comme on veut, etc., l’atteinte à notre liberté est plus subtile et finalement pernicieuse. On se croit libre sans l’être…
      Merci! Bon dimanche : )

    • James on 13 octobre 2012 at 19:55

    I agree that it’s largely a mindset thing… And I also agree that people/individuals need to take more responsibility.

    Great Post, Gratz on the Interview, Very Exciting

    James-

    1. We can’t expect change if we aren’t ready to change ourselves…
      Thank you James!
      Have a nice day,
      Héloïse

    • James on 19 octobre 2012 at 02:10

    Hey H, I Nominated you for an Award Here http://darkjade68.wordpress.com/2012/10/18/one-lovely-blog-award/

    Gratz!

    DJ-

      • on 20 octobre 2012 at 15:50

      Hey DJ,
      So nice of you, thank you 🙂 I’m checking it out right now!
      Have a dynamic day,
      H.

    • Pascal Merker on 20 mai 2014 at 18:12

    Cela rejoint directement la notion du sauveur : le meilleur moyen de sauver le monde commencerait par se sauver soi-même. Et ce n’est pas toujours facile d’être confronté à sa propre liberté : il y a une sorte de vide que certains ne savent pas combler, d’où la peur. Mais c’est certainement vrai ce que tu dis, la liberté pourrait être qualifiée de « mal » nécessaire pour l’évolution de l’humanité !

    1. Merci Pascal d’avoir partagé ici!

      Nous évoluons tous ensemble, chacun avançant de son côté 😉

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