Dans l’article « Résoudre un problème : La question à se poser ! », j’ai proposé une stratégie de lâcher-prise lors de conflits relationnels, qui a suscité quelques réflexions, bien fondées, avec pour message central : faut-il alors se taire et tout accepter ? Soyons clairs sur un point : pour s’en sortir gagnant, il faut parfois mettre de côté son besoin d’avoir raison et lâcher prise, mais en aucun cas cela signifie servir de paillasson! Imaginez la scène suivante…
Les enfants courent dans la maison avec leurs souliers sales, alors que vous venez de nettoyer. Vous voyez rouge mais vous parvenez à lâcher cette colère avant qu’elle ne vous envahisse. Vous êtes maintenant plus calme pour agir. Vos enfants ont une leçon à apprendre, mais celle-ci sera mieux transmise dans le calme.
Soyez authentique
Il y a une différence entre prétendre ne pas être en colère et admettre que vous l’êtes, sans y accorder de l’importance. Accepter votre émotion ne signifie donc pas que vous acceptez l’attitude de l’autre. Si quelqu’un vous manque de respect, c’est son droit. Comme c’est le vôtre de faire en sorte que ça ne se reproduise plus. Et ce sera plus facile une fois l’émotion libérée. Car entre : « écoute, j’ai besoin de calme, je vais faire un tour » et « fiche-moi la paix, tu me pompes l’air », selon vous, laquelle de ces deux attitudes favorisera une relation gagnante sur le long terme ?
Refouler vos émotions pour préserver une relation déséquilibrée ou protéger la sensibilité de votre entourage, n’a rien à voir avec la démarche consciente que constitue le lâcher-prise. Ici, vous ne faites pas semblant, vous êtes authentique : vous reconnaissez votre émotion, mais vous choisissez de ne pas la laisser vous définir. Si la personne avec qui vous êtes en relation n’apprécie pas, c’est elle que ça regarde ; laissez-la saboter sa vie toute seule.
Vous ne savez pas « ne pas » communiquer
Le fait est que vous interagissez en permanence avec votre environnement. Mais lorsque vous lâchez prise, vous définissez vos propres règles. Plutôt que de vous laisser prendre au jeu de l’autre qui tente, à sa façon, de répondre à ses besoins. Quand, par exemple, il provoque une dispute pour pourvoir à son besoin d’attention et que vous laissez place à la colère, vous vous laissez contrôler. Vous réagissez au lieu d’agir et de choisir librement votre état d’esprit.
Attention aux concessions !
Certains diront qu’une relation comprend des compromis… Si les deux parties sont gagnantes, je suis d’accord. J’ajouterai quand même que plus vous essayez de maintenir la balance dans une relation déséquilibrée, plus en fait vous renforcez son déséquilibre. Compenser le travail d’un collègue peu productif ou faire des économies pour pallier les dépenses excessives d’un conjoint, n’aide personne. Au contraire, vous donnez à l’autre la possibilité de maintenir son comportement. Et, de votre côté, vous devenez de plus en plus frustré.
Aimer, c’est aussi savoir dire stop
Parfois, maintenir la relation fait du tort aux deux personnes, alors qu’en y mettant fin, l’un se respecte par amour propre tout en étant honnête vis-à-vis de l’autre, qui reçoit l’opportunité d’évoluer. Finalement, les voilà tous les deux gagnants – séparément.
Ne confondons pas non plus l’amour (inconditionnel) et le fait de tout accepter. Je peux aimer quelqu’un tout en choisissant de mettre un terme à la relation, lorsque j’estime son comportement préjudiciable à mon bien-être. L’accepter tel qu’il est, ne signifie pas accepter ce qu’il implique pour moi. Car si j’accepte tout sans rechigner, comment pourrais-je m’aimer ? Et si je ne m’aime pas, comment pourrais-je aimer l’autre ?
N’évoluerions-nous pas mieux seuls ?
Certes, vivre seul a ses avantages en ce qui concerne un travail intérieur. Et je pense que chacun a besoin de temps et d’espace personnel. Cependant, chercher à nous éloigner des autres pour esquiver les inévitables challenges relationnels, revient à enlever une pièce du puzzle. Car l’autre est aussi notre reflet, tant dans ce que nous sommes que dans ce que nous ne sommes pas. Il participe de ce fait à notre évolution.
Ainsi, la relation à l’autre ne peut être que bénéfique à votre épanouissement personnel. Et si vous vous mettez au premier plan dans votre vie, et que vous prenez soin de votre amour propre, vous allez attirer vers vous des personnes qui vous respectent, tout comme vous les respectez.
Comment gérez-vous d’habitude vos émotions ? Vous éclatez après avoir laissé déborder; vous les utilisez de façon constructive; vous contemplez l’émotion et puis vous appliquez le lâcher prise?
(15 commentaires)
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Dialoguer et exprimer son point de vue est essentiel, sans quoi on refoule sans cesse ses pensées et émotions, donc identité. Avec certaines personnes ce n’est hélas pas possible, car même si on est posé et ouvert d’esprit, elles veulent toujours avoir le dernier mot et prendre le dessus. Comme tu le dis, si elles veulent saper leur vie, c’est leur problème. Mieux vaut ne pas les fréquenter tant qu’elles n’auront pas fait un certain cheminement. Bises et merci pour ce nouvel article ! 🙂
En effet! D’abord savoir se respecter : )
Merci pour l’échange. Bises, bon weekend!
C’est vrai que parfois on s’épuise à lutter alors que ça n’en vaut pas la peine. J’ai réussi à lâcher prise au niveau de mon boulot et je m’en porte beaucoup mieux ! Merci pour cet article très utile, bisous!
Voilà qui est formidable pour ton milieu pro qui ne semblait pas toujours des plus joyeux.
C’est comme les sables mouvants: plus tu luttes, plus tu t’enfonces.
Bisous et bon weekend 🙂
Merci pour ce billet, la lutte est d’autant plus épuisante qu’elle est vaine et vouée à l’échec.
En effet, et je pense que notre énergie peut être mieux utilisée 🙂
Merci!
Génial ce billet 🙂 en ce qui concerne la relation amoureuse (et ca vaut aussi pour l’amical) j’ai coutume d’expliquer la chose suivante : 1 + 1 = 3 : toi et moi et la relation de nous deux 🙂 ca m’arrange bien j’ai jamais été très bonne en maths !!! 😉
à bientôt Héloise <3
Merci Malou 🙂
Bien vu ! L’un de mes profs de psycho disait ça aussi: 1 + 1 = 3
Mais c’est tout à fait ça!
Bon weekend!
Ah la vie à deux….
L’énigmatique Maître Philippe de Lyon à qui un journaliste époustouflé par l’étendue des miracles réalisés par cet individu d’apparence débonnaire parce qu’il était aussi marié et père d’au moins deux enfants lui demanda en 1902 ce qu’il pensait de la vie à deux.
Il répondit que la jeune fille en se mariant épouse en même temps les qualités mais aussi les défauts de son époux et qu’un jour Dieu lui en demanderait compte comme de ses propres fautes et réciproquement pour l’homme.
Dur, dur…
À deux ou en société tout simplement, car à moins de s’exiler, nous communiquons en permanence…
Qualités et défauts… Je les vois plus comme des traits de caractère, qui peuvent évoluer avec le cheminement personnel que nous avons tous à parcourir. Ce voyage est un cadeau en soi 🙂
J’espère que tu vas bien Philippe.
Moi aussi j’ai lâché prise ! J’ai arrêté de fréquenter mon ex 😀
Plus sérieusement (même si c’est vrai) pour résumer en une phrase ma perception du lâcher prise et de manière simple, c’est pour moi la manière de laisser les autres se taper dessus, et de préserver ma sérénité en ne m’occupant que de mes propres conflits, c’est joliment dit non ?
Hahaha! C’est « comique » mais c’est aussi vrai. Parfois il faut lâcher prise de ses émotions, parfois de ses relations…
Très bien résumé, Jordane! Préserver notre sérénité me semble essentiel. Laisser l’autre la perturber en dit plus sur nous que sur lui d’ailleurs.
salut ma chere, merci pour ton passage sur le blog, je t’ai repondu a ta question
salut ma chere, merci pour ton passage sur le blog, je t’ai repondu a ta question
Merci 😉 Je ne trouve plus, pas grave. Tes carrés aux amandes et miel ont l’air trop bons! Je bookmarke la recette!