« Et toi, tu fais quoi ? » L’inévitable question, comme si ce que nous faisions dans la vie définissait qui nous sommes. Personne ne nous demande « qui es-tu ? » mais ce « tu fais quoi » nous y renvoie. Qui ne s’est jamais demandé « qui suis-je ? », perplexe, face au miroir ? Il m’arrive de répondre « Je suis », avec le sourire, et d’en rester là, parce qu’après tout… c’est ce que je suis. J’aborde ce sujet régulièrement et je me répète, mais c’est essentiel ! J’y reviens aujourd’hui à la suite d’un texte aperçu sur un réseau social, qui dit tout ça très bien. L’histoire commence avec un jeune homme qui rencontre un sage dans la forêt et lui demande : « Qui suis-je vénérable sage ? » Le sage répond :
« It all depends on the view point. For your mother and father, you are their beloved son; for the dealer you are just another source of money; for the lion you are tasty meat; for the young girls you are a handsome young man, for the other young men you are competition; for the ants you are the enemy; for your dog you are her best friend; for nothingness you are nothing; for yourself you are the most precious person; for your wife you are the beloved husband; for the earth-worms you are a future meal; for the parasites you are home and the source of food; for your business partner you are the cooperator; for the universe you are an insignificant particle; for most people you are an ordinary person; for me, my dear boy, you are my own Self. »
Si vous ne comprenez pas l’anglais, en bref, il lui dit: tout dépend du point de vue. Par exemple : pour tes parents, tu es leur fils bien aimé. Pour le dealer, tu es une source de revenu. Pour ton chien, tu es son meilleur ami. Pour la plupart des gens, tu es un homme ordinaire. Pour moi, mon cher garçon, tu es moi-même (mon Soi).
Qui suis-je en relation avec l’autre ?
Vous pouvez répondre : Je suis prof/médecin/chanteur/voyageur/… Mais est-ce vraiment ce que vous êtes ? Je l’ai déjà dit : vous n’êtes pas votre job, poids, compte en banque, ambitions, passé, etc. Les gens vont toujours vous voir comme ceci ou cela, mais ça ne vous définit pas, d’autant que c’est relatif. Ça renvoie toujours à : Qui suis-je en relation avec l’autre ?
Nous avons l’impression d’être à chaque fois une autre chose en relation à… Cet autre qui est un autre moi ! Et pas n’importe quel moi : un moi qui est tout aussi que vous êtes !
Mais, en somme, nous ne sommes aucune de ces choses et nous les sommes toutes à fois. Nous ne sommes rien et nous sommes tout. Je suis tout ce qui est (et tout ce qui a été, et tout ce qui sera). Nous sommes tout ce qui est.
Est-ce vraiment important de savoir qui je suis vis-à-vis de l’autre, puisque je serai toujours quelqu’un d’autre –sans jamais vraiment l’être ?
Comment vivre « ma » vie alors…
…si je suis tout et rien à la fois, si l’autre est un autre moi, si le je dans l’équation n’existe qu’en relation à cet autre (moi)… ? Et si nous faisions simple…
« Au-delà de la contemplation de notre nature, de vivre cette expérience propre tout en observant celle des autres, et de s’émerveiller de ces liens qui tissent la toile et la redéfinissent à chaque instant. De participer concrètement (à travers nos expériences) à cet ensemble que nous sommes dans nos « je suis », tout en ressentant notre unité. » (relire l’article inspiré « qui suis-je » )
♥ Ps: oui, il s’agit bien d’un chat en laisse, intrigué par un écureuil! Nous dirons que le sage est l’écureuil et le jeune homme, le chat en laisse. Ou l’inverse… 😀 Photographié à Seattle.