Partez-vous en vacances ? Ressentez-vous le besoin de prendre des vacances ? Quelle est votre motivation première lorsque vous partez ? L’autre jour, quelqu’un essayait de me vendre une affiliation à un club de vacances et me listait toutes les raisons : détente, culture, soleil, temps pour soi… Je lui dis que je ne pars pas en vacances. Je voyage. Et quand je voyage, c’est pour vivre des expériences. Que ce soit l’expérience d’un lieu, d’une culture, d’une cuisine… c’est aller à la rencontre de l’autre, d’autre chose, d’un autre monde, et de moi à travers cet autre.
Une fois dans ma vie, je me souviens avoir rêvé de vacances…
J’avais 19 ans et besoin d’un break. De ne penser à rien. De m’allonger au soleil et de ne rien faire. Après des années en mode survie, j’avais besoin d’être. Et comme je n’arrivais pas à être ici, je voulais être ailleurs – ce qui bien sûr n’a pas marché parce qu’il me fallut d’abord apprendre à être ici 😉
Décompresser ou agir à temps
La fille essayait de nous vendre du rêve à des prix exorbitants, et nous de lui montrer que son modèle ne correspond pas à notre état d’esprit. À un moment, elle nous demande « Ok, combien de semaines consacrez-vous par an aux vacances ? » et mon mari de lui répondre « Quand je voyage, c’est pour un mois, voire un an ». Du coup, c’est elle qui voulait en savoir plus !
Je comprends à 100% le besoin de prendre des vacances, chez soi ou ailleurs, histoire de décompresser lorsque l’on bosse temps plein ou que l’on traverse une situation lourde. C’est naturel ! Mais ce qui l’est encore plus – ou devrait l’être – c’est de ne pas attendre la limite avant de prendre du temps pour soi.
Je vois des gens qui ne vivent que pour leurs vacances. Ils bossent, bossent, bossent, bossent, bossent, jusqu’au moment de pousser un grand OUF et de sauter dans l’avion. Pour quoi ? Quinze jours de farniente ?
La vie ? J’en profiterai à la pension !
Je me souviens d’une réflexion de mon oncle, alors que je parlais de prendre des vacances au début de ma carrière pour voyager. « Vous, les jeunes, vous venez à peine de commencer à travailler que vous pensez déjà aux vacances! » Il n’a pas tort. Mais ça dénote plus d’un changement d’état d’esprit et de mode de vie, que d’oisiveté.
Peut-être est-ce parce que je suis plus en contact avec des âmes voyageuses, mais j’observe autour de moi un plus grand désir de vivre et d’explorer, de profiter du temps qui nous est donné, de penser à son bien-être… même si cela veut dire travailler moins et gagner moins. Plusieurs de mes amis sont à mi-temps et en profitent pour s’occuper des enfants, jardiner, faire du sport… on est loin du modèle « La vie ? J’en profiterai à la pension ! ».
Une autre façon de voyager
Et cela va de pair avec une autre façon de voyager. Plus aventureuse, plus spontanée, et pas nécessairement loin de chez soi. Vous avez sûrement entendu parler de staycation (versus vacation) où l’idée est de rester chez soi ou de voyager local (ce qu’on faisait finalement quand j’étais gosse parce les prix d’avion n’étaient pas aussi démocratiques). 😉
Voyager, c’est aussi explorer son monde. Intérieur et extérieur. Ça peut être une après-midi lecture au bord de l’eau, une randonnée, une excursion d’un jour, du temps pour méditer, une expérience culinaire, accueillir un voyageur chez soi, passer une soirée avec des couchsurfers de passage en ville, découvrir sa propre région…
Chez Soi
C’est aussi essentiel de voir son chez soi comme un lieu de détente. Aussi petit que l’espace puisse être, il y a moyen de le rendre chaleureux et reposant. Les vacances ne s’imposent plus alors comme une nécessité pour échapper à un quotidien gris et routinier.
Ça peut être aussi simple que de décorer son intérieur pour voyager chez soi. Des coquillages dans la salle de bain, un coin détente oriental, des cartes postales sur le frigo, un collage mural, un panier de fruits exotiques, de la vaisselle qui rappelle l’Asie ou l’Afrique… Par exemple, nous avons renommé la chambre d’amis The Travel Room après l’avoir décorée avec pour thème les voyages. Et, non, ça ne nécessite pas un gros budget. Des bouquins voyages en seconde main, quelques cartes postales, de la monnaie étrangère, un globe, une carte du monde…
Et pourquoi ne pas amener de quoi s’amuser chez soi ? Un mini trampoline, une balançoire d’intérieur ou un toboggan en guise d’escalier, un mur d’escalade, un tipi lecture…
En conclusion, les possibilités sont infinies lorsqu’il est question de vivre son quotidien plutôt que de le subir, et de favoriser le bien-être et la détente aussi en dehors des week-ends et congés. De sorte à ce que la réponse à la question « Qu’allez-vous faire une fois retraité ? » ne soit plus automatiquement « Voyager ! »
Apprendre à être. Ici. Maintenant. Et à partir de là, vous ne rêverez plus aux prochaines vacances, mais vous savourerez tous vos voyages – quels qu’ils soient et où qu’ils soient.
Bon Voyage 😉
(2 commentaires)
Bonjour Héloïse, je trouve que votre article prends bien sa place ici et maintenant, car l’entourage « normal » pense qu’a sa retraite, son pouvoir d’achat, et sa fiche de salaire. Mais heureusement qu’il y à une autre façon de penser et d’agir. D’accord le travail permets de vivre, mais pour vraiment vivre il y à aussi comme vous dites de profiter des moments qui nous sont donnés comme des weekend pour des moments à nous, pour profiter de soi et des autres ! Mais cette façon d’agir je pense qu’il y à très peu de gens qui la comprenne, ou en prenne conscience. En attendant c’est un plaisir de vous lire, et pourquoi pas de vraiment se comprendre soi même…Très bonne continuation.
Par Heloise De Smet, thanks! And thanks for sharing your great posts every week!