« Pensez-vous vraiment que quelque chose va changer dans le monde après la pandémie ? » Piquée de curiosité à la vue de cette question sur un réseau social, je me suis empressée de lire les commentaires. Mais, avant de satisfaire votre curiosité, dites-moi, qu’auriez-vous répondu ?… La réponse qui m’a le plus marquée : « Pour certains de sourire à leurs voisins, ce serait déjà un grand pas. » Touché, n’est-ce pas ? En majorité, toutefois, des réponses défaitistes au sujet du monde, des gens, de l’homme voué à l’échec… Des réponses que je traduirais ainsi : Ce monde – auquel j’appartiens mais qui n’est pas le mien– tourne mal, et rien ne va changer tant que l’autre ne change pas. Ma réponse ? Lorsqu’un élément du système change, tout le système change.
Pourquoi devrait-il toujours être question de l’autre ? Ensemble, nous formons un tout, qui est plus que la somme de ses éléments et qui ne les définit pas individuellement. Cependant, lorsque l’un de ces éléments –l’un de nous– change, c’est tout le système qui change ! Que le changement soit majeur ou minuscule, peu importe. Est-ce possible voire utile d’en mesurer la grandeur ? Comment évaluer l’impact d’un sourire, d’un merci, d’un regard, d’une respiration… ?
Plutôt que de porter notre attention sur « les autres », rappelons-nous qui nous sommes et ce que nous voulons créer. Soyons le changement que nous souhaitons voir dans le monde, aurait dit Gandhi. Non pas en réaction à ce qui ne nous plait pas, mais en réponse à Soi.
La question de départ sous-entend que « quelque chose devrait changer ». Or, la seule constante EST le changement. Ce qui change « le » monde, c’est tout et rien à la fois. Le monde est là où il est et continuera de tourner, avec ou sans nous, sous une forme ou l’autre. Devons-nous vraiment porter notre attention (et porter un jugement) sur ce qui nous sépare, et nous révolter pour valider notre ego. La véritable façon d’affirmer notre existence n’est pas en niant celle de l’autre, mais en prenant pleine conscience de la nôtre.
Dans la vie, il y a ce qui est et qui je choisis d’être. Être et agir en fonction de ce que nous voulons créer, de ce que nous souhaitons vivre, voilà ce qui change le monde –notre monde.