Notre habilité à vivre est innée, autrement nous ne serions même pas nés. Alors, pourquoi et comment devrait-on « apprendre » à vivre ? Parce que nous semblons, pour la plupart, avoir oublié ce que signifie vraiment le mot ou l’acte de vivre. Les jours passent et se ressemblent, chaque petite contrariété s’ajoute à une longue liste de plaintes, le mot « stress » fait partie de notre jargon quotidien et nous l’attribuons toujours à des facteurs extérieurs quand il ne dépend finalement que d’une chose : notre perception du monde et de ses éventuelles « contraintes ». Alors qu’est ce que VIVRE?
Assumer la routine quotidienne, manger et dormir : je n’appelle pas cela vivre ! Chacun sa définition bien sûr, et au sens organique du terme, se réveiller tous les matins et assumer les tâches de la journée, c’est aussi vivre ou du-moins c’est être en vie. Toutefois, c’est vrai aussi pour toute personne dont… le cœur bat.
Pour moi, vivre, c’est célébrer la vie. D’accord, c’est cliché, et alors ?
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Récemment, j’ai perdu plusieurs contrats, ce qui d’un côté m’a octroyé plus de temps libre tout en me demandant de l’autre plus d’efforts pour compenser la perte et en trouver de nouveaux. Durant cette période, j’ai réalisé que je m’étais laissé prendre dans une routine et que j’avais besoin de cette rupture professionnelle pour ME retrouver. La routine me donne l’impression de vivre sa vie sans la vivre, comme si elle défilait devant vos yeux et que vous en étiez le spectateur. Vous ne pensez plus. Les jours passent et se ressemblent. Mais une fois que vous stoppez le film et que vous vous donnez le temps de l’évaluer, vous cassez le cycle sans fin et vous reprenez votre rôle d’acteur dans un film dont vous êtes la star.
Et cerise sur le gâteau, quand vous réaffirmez qui vous êtes et envoyez le mémo à l’univers, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne se synchronise avec vous ! Ainsi, out of the blue, plusieurs nouvelles opportunités se sont manifestées 😉
Quand la vie devient un obstacle
Je suis assez douée pour être « occupée », voilà encore un mot bien à la mode : occupé, overbooké, full, etc. Et ça m’agace quand je me sens ainsi car je réalise à quel point c’est ridicule et ce que je rate de la vie parce que je ne vais pas prendre le temps de la vivre! Mais début de semaine, comme pour m’enfoncer la leçon dans la tête, j’apprends qu’une amie est à l’hôpital et se prépare à mourir. J’avoue que je l’avais perdu de vue, en fait j’avais justement pensé à elle ce jour-là car j’avais besoin de ses conseils mais je n’avais plus son numéro ! En Anglais on dit « life gets in the way ». Une expression terrible je trouve car comment la vie peut-elle être un obstacle à… elle-même ? C’est horrible de dire que l’on perd quelqu’un de vue parce qu’on est trop occupé à « vivre » sa vie.
Est-on réellement trop occupé que pour prendre des nouvelles de temps à autre, que pour aller voir ses enfants jouer leur 1er spectacle ou match de football, ou même (et pire) que pour prendre du temps pour soi-même et apprécier ce que l’on a et qui l’on est avant qu’il ne soit « trop tard » ?
Relativiser et célébrer la vie
Cette nouvelle m’a stoppée net dans mon état de « trop occupée » et directement je me suis libérée pour la visiter. Et vous savez quoi ? Je m’attendais à voir quelqu’un en souffrance, mais je l’ai trouvée rayonnante malgré la douleur physique, encore à planifier des vacances avec ses proches tout en les préparant mentalement à ce que ce ne soit peut-être pas possible, à apprécier le parfum des fleurs cueillies du jardin et le gout du chocolat pur qu’elle avait souhaité, …N’est-ce pas cela vivre et célébrer la vie ?
L’année passée, j’ai perdu un cousin, 29 ans. Parce qu’il était difficile et mentalement instable, il était devenu le paria de la famille. Comme je me sentais proche de lui de par certaines expériences douloureuses, je l’avais toujours considéré mais il s’était peut-être écoulé 6 mois entre notre dernière rencontre et sa mort ! Ensuite, Daan, un ami bloggeur que j’avais rencontré a succombé à un cancer, pourtant je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi positif, jeune, et gravement malade. Son blog était une inspiration pour tous jusqu’au dernier moment !
Je n’ai jamais été une grande fan de la relativisation. D’abord parce qu’en tant que thérapeute, je respecte la souffrance de chacun et je ne vois pas l’utilité de la diminuer, on trouvera toujours « pire que soi » si on veut; et puis justement tout est relatif, chacun son degré de sensibilité. Mais aussi parce que c’est dommage d’avoir besoin de tristes circonstances pour relativiser et se rappeler de vivre et d’en profiter à chaque instant. Néanmoins, s’il vous arrive de vous apitoyer sur votre sort, regardez autour de vous et prenez exemple sur ceux qui VIVENT et commencer vous aussi à célébrer la vie (au lieu d’attendre de savoir que vous allez mourir).
Retrouvez l’enfant qui est en vous. Celui qui ne connait pas le sens du mot stress ou occupé, mais qui découvre le monde avec curiosité et vit la vie comme une grande aventure pleine de possibilités … parce que la vie, c’est ça, et vous en êtes le capitaine !
Si vous deviez attribuer un mot, une image, une définition à l’acte de vivre, quel serait-il ? Qu’est-ce que vivre pour vous ?
Belle journée ☼
Héloïse
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