Pourquoi blâmons-nous le système, alors que nous savons pertinemment bien qu’il est « cassé » à un point de non-retour ; pourquoi continuons-nous de jouer par ses règles ? En soutenant le projet du prochain livre de Seth Godin, The Icarus Deception: How High Will You Fly?
, j’ai en obtenu un accès limité à la pré-édition. Je n’ai pas pu tout lire, mais à sa sortie (au 31/12) je me le procure, c’est certain ! Rien que l’introduction et la première partie résonnent en moi à un point incroyable. Il nous parle de la transition d’un modèle dépassé vers un autre, et de la chance inestimable que nous avons aujourd’hui (grâce à cette crise de transition en somme) de pouvoir créer, innover, définir de nouvelles règles, bref vivre la vie que nous voulons. Il déclare qu’aujourd’hui nous sommes tous des artistes…
L’artiste
Celui qui ose se mettre à nu, qui pense de façon non-conventionnelle (outside the box !), qui crée, qui innove, qui apporte quelque chose à l’autre, qui touche l’autre, qui va à sa rencontre, qui de par ses idées met les autres en relation, etc.. Un artiste dont l’art ne réside pas dans un talent en particulier si ce n’est celui d’être capable de voir ce dont le monde a besoin et de concrétiser cette vision, tout en interagissant avec lui. Mais l’art nait dans le vide … il ne nous est pas dicté, il est créé ! Dès lors, il implique la crainte, la vulnérabilité, le risque, la peine…
Et voilà que ça résonne en moi au plus haut point !
L’inconfort
Depuis des mois, je suis dans « l’inconfort » et je ne comprenais pas pourquoi. J’avais le sentiment que peut-être je n’en faisais pas assez, puis que j’en faisais trop. J’étais confuse, tantôt je voulais ceci, tantôt cela. Vous n’avez pas idée du nombre de scénarios que je me suis imaginée, j’étais convaincue qu’il me fallait partir, voyager, et que j’avais juste besoin de me retrouver avec moi-même et que tout deviendrait clair. Je ne vous dis pas le nombre de destinations que j’ai envisagées, du simple voyage au périple en montagne au voyage d’initiation chamanique. L’autre jour encore je voulais partir en Laponie voir les aurores boréales ! Ça a l’air très comique ainsi, mais c’est épuisant et franchement j’avais envie de tout jeter par la fenêtre pour « y voir clair ». D’ailleurs, je nageais tellement dans le brouillard que j’ai souffert d’horribles migraines ces dernières semaines et qu’il m’était impossible de me concentrer sur quoi que ce soit. Je me disais : tu dois t’arrêter et prendre le temps d’évaluer. Un voyage te fera le plus grand bien. D’un autre côté, je me disais aussi que c’était surement une fuite et que ce n’était surement pas un changement de paysage dont j’avais besoin mais d’un changement de perception.
Et puis je lis quelques pages de Seth Godin où il parle de ce que je vis, avec d’autres mots bien sûr mais je réalise que mon sentiment est naturel et finalement bienvenu ! Il est le sentiment normal de quelqu’un qui prend conscience de la fin d’un monde et essaie de trouver ses marques dans celui de transition, mais qui tâtonne dans le noir et parfois perd pied. Et à la lecture de divers commentaires sur ce blog, je sais que d’autres ressentent ce sentiment ; comme si plus rien ne faisait sens, que tout s’effondre, que l’on perd quelque chose et on ne sait pas si l’on devrait en être triste ou s’en réjouir.
Alors, on a envie de faire taire cette peine, cet inconfort, en essayant de se détendre à travers des stupidités, mais ça ne change rien car dès que l’on est à nouveau conscient, on le ressent en force !
Et toujours sur cette même page du livre (Quel breakthrough pour 1 page vous allez dire !) je lis ceci :
« Your pain is real. It’s the pain of possibility, vulnerability, and risk. Once you stop feeling it, you’ve lost your best chances to make a difference. The easiest way to avoid the pain is to lull it to sleep by finding a job that numbs you. Soon the pain of the artist will be replaced by a different sort of pain, the pain of the cog, the pain of someone who knows that his gifts are being wasted and that his future is out of his control. It’s not a worthwhile trade. (…) The pain is part of being alive. Art is the narrative of being alive. Like a growth spurt for a teenager, the pain of facing the void where art live sis part of the deal, streching into a better self. »
WOW
Alors, je me sens libérée ! J’accepte cet inconfort parce qu’il me guide et me dit que je suis dans la bonne direction et que je dois faire preuve de courage et me mettre à nu, sans craindre l’inconnu, parce que si je continue de créer et de partager et de connecter les uns et les autres et d’interagir avec l’autre, je ne sais pas me tromper ! Quand on a l’habitude d’être en contrôle de la situation et de savoir où l’on va et ce que l’on veut, c’est difficile, ça fait peur de tout lâcher et de ne plus savoir quoi que ce soit, mais cette peur motive et pousse à avancer et à innover! Privilégiez là plutôt que de chercher l’illusoire zone de sécurité…
De la crise nait l’opportunité
J’ai toujours aimé le vide, et la crise aussi parce que je ne vois pas la fin mais le monde de possibilités qui s’ouvre à moi. Aujourd’hui, ce qui a changé, c’est qu’il n’y a plus de route prédéfinie et les possibilités qui avant étaient évidentes, doivent aujourd’hui être inventées ! Voilà le grand challenge aujourd’hui !
Le monde que l’on a connu jusqu’ici s’écroule et avec lui nos repères. Hier, j’étais une employée modèle, un entrepreneur compétent ; aujourd’hui je ne sais plus ce que je suis ! Ainsi, nous nous retrouvons face à nous-mêmes, confus, n’étant plus sûr de la voie à suivre ; parce qu’en réalité, aujourd’hui, nous sommes libres d’être qui nous voulons et de dépasser ces frontières imaginaires pour explorer le monde à notre façon. Cette phase de transition est d’un côté est excitante et de l’autre effrayante, ce qui amène beaucoup à s’accrocher aux anciennes règles, alors que d’autres innovent et établissent de nouvelles tendances. Ce sont ces artistes dont Seth parle. Ils ne sont pas « à l’aise », ils prennent des risques, ils osent et innovent, mais ils créent au lieu de copier !
Soyez un Artiste
Si en ce moment de votre vie, vous ne vous sentez pas à l’aise. Vous n’êtes plus certain de rien, vous êtes sur la bonne voie, accrochez-vous car en effet ce passage est inconfortable. Il vaut mieux être paralysé un moment que de faire marche arrière par peur de l’inconnu, mais osez sortir des chemins battus et vous vous sentirez libéré d’un poids immense. Cela demande du courage et de la patience, mais vous en êtes capable. Je sais que vous avez été programmé à croire le contraire 😉 D’ailleurs j’adore cette phrase de Seth : « most people have been brainwashed into believing that their job was to copyedit the world not to design it » So true! So sad!
Aujourd’hui, le système est cassé. Arrêtons de le blâmer. Arrêtons d’essayer de reconstruire sur ses ruines. Arrêtons de pointer du doigt nos politiciens, nos gouvernements, nos voisins. Arrêtons de jouer par des règles qui sont devenues obsolètes.
Une seule et unique personne va profiter de la remise en question, et cette personne c’est vous, c’est moi, c’est soi-même ! Non seulement vous êtes en charge de votre vie, mais aujourd’hui vous avez également la chance immense de pouvoir créer votre propre plan de route, de sortir des sentiers battus sans que l’on batte d’un cil à votre égard. Aujourd’hui, on est tous des artistes! Ce n’est peut-être pas confortable, mais c’est libérateur et si enrichissant!
Une nouvelle zone de confort
Bien entendu, ceci implique de sortir de cette zone de confort où la sensation de sécurité n’est qu’illusoire. Toutefois, s’il est plus facile de calquer sa vie sur un modèle standard – qui plus est en voie de disparition, est-ce réellement plus confortable ? Je ne peux pas m’exprimer à votre place, mais je sais qu’en ce qui me concerne, si j’essaie d’entrer dans le moule en me comportant comme un cupcake, je n’ai pas le sentiment de vivre ma vie et, de ce fait, je suis malheureuse. Et si je m’efforce de porter le masque, mon corps se fait douloureusement entendre, m’invitant ainsi à m’arrêter et prendre du recul. Ainsi au monde qui me disait que j’étais libre d’être et de faire ce qu’il voulait, je lui dis ceci:
« Laissez-moi exister en toute liberté, laissez-moi penser par moi-même et agir selon ma conscience ; j’assume mes besoins comme mes choix, et je choisis d’être cet individu libre et heureux. Alors, ne me dites pas qui je devrais être, parce que voici qui je suis ! » (Extrait de mon article dans « Libres !
»)
Je vous ai livré mes pensées, comme ça, brutes, sur le tas, sans trop me relire. Il est minuit et je veux encore lire quelques pages avant la fin de l’accès au livre cette nuit. Il se peut qu’il y ait des fautes, des redondances, des drôles de tournures, et ça ne sera surement pas d’une qualité littéraire ; mais voilà mon sentiment à cet instant et je voulais vous le partager en toute authenticité 😉
Est-ce que ceci résonne en vous ? Partagez, échangeons, ensemble nous poussons la réflexion plus loin et nous créons ce nouveau monde qui a tellement besoin, non plus de plus de productivité, mais d’humanité et d’interactivité !
Merci,
Héloïse
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[…] l’article « D’un Monde en Crise », je vous disais qu’aujourd’hui, nous sommes tous des Artistes –du moins nous devrions […]
[…] un mot qui fait peur ! C’est qu’on aime bien nos petites habitudes, sans parler de cette zone de confort qui parait si douillette – même si elle nous limite, plus qu’elle ne nous protège… Et […]
[…] be left behind; it’s as simple as that. There’ll be place for creative minds, Artists as Seth Godin likes to call them/us, connecting people and bringing value to the world. There won’t be place […]
[…] amateurs de brocante parmi nous et au moins une Artiste aux multiples talents, même si nous sommes tous des Artistes d’une façon ou […]